« Le premier 100 000 $ est le plus difficile à obtenir ». Une phrase que vous avez peut-être déjà entendue? L’atteinte de l’autonomie financière est un marathon et, pour plusieurs, les premiers kilomètres sont les plus exigeants. Le jalon des 100 000 $ est souvent considéré comme un moment clé où on attrape un second souffle et que tout s’accélère. Pourquoi? On vous explique.
C’est mathématique
« L'intérêt composé, c’est la 8e merveille du monde. Celui qui peut bien comprendre l’intérêt composé en bénéficie, celui qui ne la comprend pas… le paie. » Cette célèbre citation attribuée à Albert Einstein1 souligne la force d’un principe central en matière de finances personnelles et d’investissement : faire du rendement sur le montant initial de l’investissement et sur le rendement cumulé depuis l’investissement initial.
La formule mathématique est simple :
« 8e merveille du monde », vraiment? Pour une personne possédant déjà 100 000 $ en investissement, ça peut sembler évident. Avec un rendement annualisé hypothétique de 5 %, elle aura accumulé 5 000 $ additionnel en une année, sans effort supplémentaire. Au bout de 10 ans, ce sera un peu plus de 62 000 $ qui se seront ajoutés à son actif.
Pour ceux et celles qui en sont à leurs premiers pas vers l’autonomie financière, la formule du rendement composé ne paraît pas, à première vue, aussi merveilleuse que le prétend le célèbre prix Nobel de physique. Avec un investissement initial de 10 000 $, 500 $ additionnel se seront ajouté au placement après une année et quelque 6 000 $ après 10 ans s’il obtient un rendement annualisé hypothétique de 5 %. La croissance est bien là, mais c’est certainement moins spectaculaire à ce stade. On réalise vite qu’un effort d’épargne est toujours nécessaire afin de pouvoir atteindre l’autonomie financière.
Le premier 100 000 $ repose sur l’effort d’épargne
Le jalon des 100 000 $ est considéré comme le plus difficile et le plus long à atteindre, car deux variables de la formule sont toujours minimes. La valeur du montant initial est encore faible et, puisqu’on débute notre démarche vers l’autonomie financière, la période de temps est encore trop courte pour que son effet exponentiel se fasse réellement ressentir.
Votre capacité à épargner sera probablement la variable la plus importante pour atteindre le premier 100 000 $. En supposant une épargne annuelle de 10 000 $, soit 833 $ par mois, et un rendement annualisé hypothétique de 5 % cela pourrait vous prendre un peu plus de 8 ans pour atteindre 100 000 $. Environ 80 % de ce montant sera le résultat de votre épargne, et 20 % le résultat du rendement composé.
Sur la seconde tranche de 100 000 $, soit pour atteindre 200 000 $, l’apport de l’épargne devient de moins en moins central, soit moins du deux tiers de l’actif accumulé entre 100 000 $ et 200 000 $. Ce phénomène sera de plus en plus frappant pour chaque nouvelle tranche de 100 000 $. Déjà, dès 200 000 $, votre rendement annualisé hypothétique aurait la même valeur en dollar que le montant épargné par année (5 % x 200 000 $ = 10 000 $)!
Moins d’effort, mais aussi plus rapide
Le rendement composé étant exponentiel, il faudra faire moins d’effort moins longtemps. Alors que le premier 100 000 $ nécessiterait un peu plus de 8 ans à accumuler, il faudrait un peu moins de 6 années additionnelles pour atteindre le second 100 000 $. Un gain de temps de près de 30 % ! Et le pouvoir exponentiel du rendement composé ne fera qu’accélérer la croissance de vos actifs. Comme on peut le voir dans le graphique ci-dessous, passer de 400 000 $ à 500 000 $ ne nécessiterait que 3,2 ans.
Comment atteindre le premier 100 000 $ (et les suivants) ?
On pourrait dire que c’est aussi mathématique : dépensez moins que ce que vous gagniez et investissez la différence. Autrement dit, vivre en dessous de ses moyens. La vie réelle est toutefois plus complexe. Il y a évidemment la question des revenus. Une ingénieure ayant un salaire de 90 000 $ aura peut-être plus de facilité à épargner qu’un étudiant ayant un salaire de 20 000 $. Mais encore faut-il maîtriser son niveau de vie et sa consommation!
L’inflation du style de vie
Quand ses revenus augmentent, il peut être tentant d’augmenter ses dépenses. Parfois pour répondre à des projets de vie qui nous sont fondamentaux comme l’achat d’une propriété ou fonder une famille. Parfois pour se procurer du plaisir ou du confort comme s’acheter une voiture neuve, se payer un abonnement additionnel à une plateforme numérique ou aller aux restaurants plus souvent.
C’est ce qu’on appelle l’inflation du style de vie. Pour arriver à épargner votre premier 100 000 $, il faut apprendre à la maîtriser. C’est donc en grande partie une question de mode de vie et d’habitudes de consommation. En y travaillant très tôt dans votre vie, non seulement vous pourriez arriver à augmenter votre taux d’épargne plus rapidement, mais vous mettez en place de saines habitudes de consommation pour le reste de votre vie.
Comment maîtriser l’inflation du mode de vie
L’investisseur Charlie Munger, principal associé de Warren Buffet, résumait le tout de manière assez simple :
« Les premiers 100 000 $ sont difficiles à gagner, mais il faut le faire. Peu importe ce que vous devez faire - si cela signifie marcher partout et ne rien manger qui n'ait été acheté avec un bon de réduction, trouvez un moyen de mettre la main sur 100 000 $. Après cela, vous pourrez relâcher un peu la pression. »2
Éviter l’utilisation de l’auto, acheter en rabais et annuler ses abonnements sont assurément des moyens efficaces d’épargner, mais pour arriver à faire perdurer ses habitudes d’épargne et son mode de vie dans le temps, il peut être pertinent de revenir à la base des finances personnelles afin de se créer un système efficace.
- Faire un budget : Avoir une vue d’ensemble de nos revenus et dépenses permet de mieux cibler vos réels besoins et les économies qui peuvent être réalisées. Compilez les dépenses des derniers mois et réévaluez-les.
- Fixer des objectifs ambitieux, mais réalistes : Votre budget vous permettra de mieux connaître votre réelle capacité d’épargne. Vous pourrez ensuite vous établir des objectifs à court, moyen et long termes en conséquence.
- Se payer en premier : Plutôt que « d’épargner ce qu’il reste » après vos dépenses, dépensez ce qui reste après votre épargne. Autrement dit, budgétez votre épargne, puis automatisez vos cotisations à chaque paie. Rehaussez votre épargne lorsque vos revenus augmentent.
- Obtenir du conseil : Épargner et investir avec efficacité nécessite une bonne littératie financière. Avoir accès à un accompagnement et du conseil peut être un atout.
Maintenant, êtes-vous prêt à bénéficier de la magie du rendement composé?
Notre outil Projet, relié à votre compte FÉRIQUE, peut vous aider à faire des projections réalistes. L’équipe Service-conseil de Services d’investissement FÉRIQUE peut également vous accompagner dans vos calculs et votre parcours vers l’autonomie financière.