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Marchés boursiers et économie

Publié le Mis à jour le

Mars 2025 - Une fin de trimestre agitée

Après un mois de février déjà tendu, mars a vu les incertitudes commerciales et géopolitiques s’amplifier encore davantage, prolongeant le climat d’instabilité sur les marchés boursiers.  À la veille de sa très attendue « Journée de la Libération », prévue le 2 avril, l’administration Trump a multiplié les déclarations sur le front commercial, laissant entrevoir l’imposition imminente de nouveaux droits de douane dits « réciproques » visant une large gamme de partenaires économiques, dont le Canada, l’Europe et la Chine.

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La nervosité s’est traduite par une hausse marquée de la volatilité et un recul prononcé des indices boursiers américains, alors que les investisseurs tentaient de se positionner face aux risques imminents. En toile de fond, les banques centrales restent sur leurs gardes, partagées entre des signes de ralentissement et la pression inflationniste potentiellement exacerbée par les politiques protectionnistes américaines. 

Au 31 mars 2025

Fermeture
31-03-25
Variation
28-02-25
Variation
31-12-24
Taux directeur au Canada (%)
Taux directeur  au Canada (%) 2,75 -0,25 -0,50
Pétrole (WTI)
Pétrole (WTI) 71,48 $ 2,4 % -0,3 %
Or
Or 3 123,57 $ 9,3 % 19,0 %
EUR/CAD
EUR/CAD 1,55 3,5 % 4,0 %
JPY/CAD
JPY/CAD 0,01 0,0 %  4,5 %
USD/CAD
USD/CAD 1,44 -0,4 % -0,1 %

Sources : Banque du Canada, Bloomberg Finance L.P. 

MARCHÉ CANADIEN

-1,5 % (S&P/TSX Composite 31-03-2025)

Au Canada, l’indice composé S&P/TSX a reculé de 1,5 %. Les annonces successives de la Maison-Blanche concernant de nouveaux tarifs, notamment sur l’acier, l’aluminium et potentiellement sur les pièces automobiles, ont lourdement pesé sur le sentiment des investisseurs. Bien que le Canada soit lié aux États-Unis par l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), la portée exacte des mesures reste incertaine.  

 Malgré tout, certains secteurs du marché canadien ont réussi à tirer leur épingle du jeu. C’est le cas du secteur des matériaux, qui a bénéficié de la flambée du prix de l’or, considéré comme une valeur refuge, lequel a atteint de nouveaux sommets historiques autour de 3 120 $ US l’once.  

Le marché obligataire canadien a également enregistré une légère baisse, avec un rendement de -0,3 % selon l’indice des obligations universelles FTSE Canada. Ce recul s’explique en partie par les incertitudes entourant les effets potentiels de la guerre commerciale déclenchée par les États-Unis, notamment sur les pressions inflationnistes. La Banque du Canada a tout de même abaissé son taux directeur à 2,75 % durant le mois, tout en soulignant qu’elle avancerait avec prudence, tiraillée entre le besoin de soutenir l’économie et le risque d’une inflation alimentée par les tensions géopolitiques. 

MARCHÉ AMÉRICAIN

-5,7 % (S&P 500 31-03-2025 en CAD)

C’est du côté des États-Unis que la tempête s’est vraiment déchaînée. L’indice S&P 500 a chuté de 5,7 % en dollars canadiens et de 5,6 % en dollars américains, sa plus forte baisse mensuelle depuis 2022. Tous les secteurs, à l’exception de celui des services publics, ont terminé le mois en baisse, mais ce sont les mégacapitalisations américaines – les fameuses « Sept Magnifiques » – qui ont le plus contribué à la chute du marché. En cause : les multiples annonces de tarifs et les perspectives d’un choc inflationniste qui ont ravivé les craintes de stagflation – scénario où la croissance ralentit alors que les prix continuent de grimper. 

En effet, les données de février sur l’indice des dépenses de consommation des ménages (Personal Consumption Expenditures ou PCE), la mesure d’inflation préférée de la Réserve fédérale américaine, ont montré une accélération de l’inflation sous-jacente à 2,8 % (excluant les prix de l’énergie et de l’alimentation). Parallèlement, les attentes à long terme des ménages pour l’inflation ont bondi à 4,1 %1, un sommet depuis 1993.

L’indice de confiance des consommateurs du « Conference Board » a également chuté à son plus bas niveau depuis 2021. Cet indice mesure la perception qu’ont les ménages américains de la situation économique actuelle et de leurs attentes sur un horizon de six mois. Une baisse marquée suggère que les ménages sont plus inquiets face à l’avenir, ce qui peut freiner leur propension à consommer — un facteur clé pour l’économie où la consommation représente près de 70 % du PIB.

MARCHÉS INTERNATIONAUX

-0,4 % (MSCI EAEO 31-03-2025 en CAD)

Les marchés développés hors Amérique du Nord s’étaient montrés relativement résilients pendant la majeure partie du mois, mais ont fléchi en fin de période à mesure que le risque d’annonces de tarifs « universels » aux États-Unis se précisait. L’indice MSCI EAEO a enregistré un rendement de -0,4 % en dollars canadiens mais la baisse a été plus marquée en devises locales, avec un rendement de -2,7 %.

Certains pays comme l’Allemagne ont toutefois bénéficié d’annonces de plans massifs d’investissement en infrastructures et en défense, ce qui a contribué à soutenir le marché. D’un point de vue sectoriel, les secteurs de la finance, de l’énergie et des services publics ont le plus contribué positivement, tandis que la consommation discrétionnaire et les technologies de l’information ont affiché les plus fortes baisses. 

MARCHÉS ÉMERGENTS

0,6 % (MSCI Marchés Émergents 31-03-2025 en CAD)

Les marchés émergents ont mieux résisté que les marchés développés en mars, avec une progression de 0,6 % en dollars canadiens et de 0,3 % en devises locales pour l’indice MSCI Marchés émergents. La Chine a surpris positivement avec une reprise de la consommation et une croissance de la production industrielle supérieure aux attentes, soutenue par des mesures ciblées du gouvernement. L’Inde a également affiché une solide performance, mettant fin à une série de reculs mensuels. 

Cependant, les risques restent élevés. Les nouvelles barrières tarifaires américaines pourraient perturber les chaînes d’approvisionnement mondiales, ce qui représente une menace pour les économies exportatrices comme Taïwan et la Corée du Sud. Taiwan, dont le secteur technologique est fortement dépendant du commerce avec les États-Unis, a d’ailleurs été le principal frein à la performance en mars.

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