Sommaire
Les perspectives des investisseur·ses pour l’année 2024 étaient partagées. Plusieurs misaient sur un « atterrissage en douceur » de l’économie américaine, accompagné d’une croissance qui se prolongerait tout au long de l’année. Mais tout le monde n’était pas aussi optimiste. D'autres jugeaient qu’il était encore trop tôt pour crier victoire et que les risques de récession restaient bien présents, voire sous-estimés, aux États-Unis.
À l’échelle mondiale, les prévisions s’avéraient plus sombres. En Europe, une récession semblait inévitable tandis que la Chine était confrontée à des difficultés économiques persistantes. Sur le plan géopolitique, l’incertitude était encore plus grande, alimentée par de nombreux conflits. Une seule chose semblait faire l’unanimité parmi les investisseur·ses : les anticipations d’une baisse des taux d’intérêt et d’un assouplissement des politiques monétaires dans les mois à venir.
Finalement, les marchés boursiers mondiaux ont connu une autre année exceptionnelle en 2024. Les bourses nord-américaines ont particulièrement tiré leur épingle du jeu avec des rendements spectaculaires dépassant 20 %, et même 30 % avec l’effet de change. Cette performance s’explique par plusieurs facteurs : une inflation en recul, des prévisions de baisses significatives des taux directeurs, une économie américaine soutenue par des consommateur·rices solides et l’essor de l’intelligence artificielle.
Malgré ce contexte de croissance continue, les craintes de récession n’ont jamais complètement disparu. En effet, le ralentissement du marché du travail aux États-Unis amène plusieurs personnes à croire que la Fed a été trop loin et qu’une récession est inévitable. Parallèlement, les tensions géopolitiques n’ont cessé de complexifier le paysage. Les conflits et les guerres, nombreux et persistants, ont maintenu un climat d’incertitude à l’échelle mondiale.
Enfin, 2024 a aussi été marquée par une intense activité électorale. Près de la moitié de la population mondiale a été appelée aux urnes, avec des élections clés comme la présidentielle américaine ou des scrutins inattendus en France. Ces événements politiques ont eu un impact significatif sur les marchés, augmentant leur volatilité.
Au 31 décembre 2024
Variation T4-2024 |
Variation 1 an |
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Indices (%) | ||
Obligations canadiennes | ||
Obligations universelles FTSE Canada | ||
Obligations universelles FTSE Canada | 0,0 ▶ | 4,2 ▲ |
Actions canadiennes | ||
S&P/TSX Composite | ||
S&P/ TSX Composite | 3,8 ▲ | 21,7 ▲ |
Actions américaines ($ CA) | ||
S&P 500 | ||
S&P 500 | 9,0 ▲ | 36,4 ▲ |
Actions internationales ($ CA) | ||
MSCI EAEO | ||
MSCI EAEO | -2,1 ▼ | 13,8 ▲ |
MSCI Monde (ex. Canada) | ||
MSCI Monde (ex. Canada) | 6,4 ▲ | 30,2 ▲ |
MSCI Marchés émergents | ||
MSCI Marchés émergents | -1,9 ▼ | 17,9 ▲ |
Sources : FTSE International Limited, S&P Dow Jones Indices LLC et MSCI Inc.
Fermeture 31-12-24 |
Variation T4-24 |
Variation 1 an |
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Taux directeur au Canada (%) | |||
Taux directeur au Canada (%) | 3,25 | -1,00 ▼ | -1,75 ▼ |
Pétrole (WTI) | |||
Pétrole (WTI) | 71,87 $ | 5,4 % ▲ | 0,3 % ▲ |
Or | |||
Or | 2 624,50 $ | -0,4 % ▼ | 27,2 % ▲ |
EUR/CAD | |||
EUR/CAD | 1,49 | -1,0 % ▲ | 2,0 % ▲ |
JPY/CAD | |||
JPY/CAD | 0,01 | -3,2 % ▼ | -1,9 % ▼ |
USD/CAD | |||
USD/CAD | 1,44 | 6,4 % ▲ | 8,4 % ▲ |
Sources : Banque du Canada, Bloomberg Finance L.P.
Rendements nets de frais au 31 décembre 2024 (%)
Source : Trust Banque Nationale.
* En date du 25 octobre 2024, le Fonds FÉRIQUE Actions internationales a acquis les actifs du Fonds FÉRIQUE Actions asiatiques dans le cadre d'une réorganisation et les objectifs de placement du Fonds ont été modifiés. Le rendement antérieur à la date d'entrée en vigueur de la réorganisation représente le rendement du Fonds FÉRIQUE Actions européennes (maintenant le Fonds FÉRIQUE Actions internationales) avec ses objectifs de placement antérieurs. La réorganisation et les changements apportés aux objectifs de placement auraient pu avoir une incidence importante sur le rendement du Fonds s'ils avaient été en vigueur pendant toute la période de mesure du rendement.
Titres à revenu fixe
Revenu fixe canadien
Les obligations canadiennes ont terminé l’année 2024 avec un rendement annuel de 4,2 %, selon l’indice des obligations universelles FTSE Canada malgré une performance stable au quatrième trimestre. Ce résultat a été soutenu par la baisse du taux directeur de la Banque du Canada, passé de 5,00 % à 3,25 % depuis juin. Ces baisses visaient à contrer le ralentissement économique alors que l’inflation est tombée à 1,9 % en novembre, sur une base annualisée. Toutefois, le marché du travail a montré des signes de fragilité, avec un taux de chômage en hausse à 6,8 %.
Perspectives
En 2024, les principales banques centrales occidentales ont donc commencé à ajuster leurs politiques pour ramener les taux d’intérêt à des niveaux plus « normaux » après les hausses rapides des dernières années. Cette tendance devrait se poursuivre en 2025, mais à un rythme plus lent, notamment aux États-Unis, ce qui influencera directement les rendements obligataires canadiens. En effet, plusieurs facteurs pourraient compliquer les décisions de la Réserve fédérale américaine (Fed) et ralentir les baisses de taux attendues. L’économie américaine reste résiliente, tandis que l’inflation, bien qu’en baisse, demeure tenace. De plus, le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche pourrait ajouter de l’incertitude avec des promesses de tarifs douaniers, d’expulsions massives et de baisses d’impôts susceptibles de raviver les pressions inflationnistes et d'élargir les déficits.
La Banque du Canada prévoit donc d’agir avec prudence en 2025. Elle surveillera de près les actions de la Fed ainsi que les enjeux locaux, comme les changements de politiques à la suite de la démission de Justin Trudeau en début janvier.
Malgré ce contexte, les titres à revenu fixe continuent de jouer un rôle clé dans la diversification des portefeuilles, assurant une certaine protection advenant une baisse des marchés boursiers tout en offrant un revenu intéressant.
MARCHÉS BOURSIERS
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Actions canadiennes
Les actions canadiennes ont brillé en 2024 avec un rendement de 21,7 % selon l’indice composé S&P/TSX. Cette performance a été largement soutenue par la solidité du secteur de la finance. En effet, les banques canadiennes ont bénéficié d’une baisse des craintes liées à d’éventuels défauts de paiement des prêts hypothécaires grâce à la baisse des taux d’intérêt.
Le quatrième trimestre a également été positif, affichant un gain de 3,8 %. Cependant, le dollar canadien a glissé sous la barre des 0,70 USD, atteignant son niveau le plus bas depuis mars 2020. Cette faiblesse s’explique en grande partie par l’écart croissant entre les taux directeurs de la Fed et de la Banque du Canada, cette dernière ayant baissé davantage son taux en 2024. Par ailleurs, l’incertitude politique, exacerbée par la démission de la ministre des Finances Chrystia Freeland, a aggravé les pressions sur le huard en fin d’année.
Actions américaines
Les actions américaines ont dominé les marchés en 2024. Le S&P 500 a grimpé de 25 % en dollars américains, soit un résultat similaire à 2023. C’est la première fois depuis la fin des années 1990 que l’indice affiche deux années consécutives de hausses de plus de 20 %.
Au quatrième trimestre, le S&P 500 a progressé de 2,4 %, porté par l’optimisme des investisseurs face aux politiques économiques de la nouvelle administration Trump, perçues comme favorables aux entreprises. Toutefois, cet enthousiasme a été tempéré par la Réserve fédérale qui a signalé un ralentissement des baisses de taux en 2025 en raison de risques inflationnistes et de doutes sur les politiques économiques procroissance.
Lorsqu’exprimée en dollars canadiens, la performance est encore plus marquée : une hausse annuelle de 36,4 % et trimestrielle de 9,0 %. Cela s’explique par la dépréciation du dollar canadien, qui amplifie les rendements des investissements en devises américaines pour les investisseur·ses canadien·nes non couvert·es, soit les investisseur·ses qui n’ont pas utilisé de stratégies pour se protéger contre les fluctuations du taux de change.
Toutefois, à long terme, les fluctuations monétaires tendent à s’équilibrer, car elles sont influencées par les cycles économiques, les taux d’intérêt et la croissance relative entre les deux pays. Par conséquent, les périodes de dépréciation du dollar canadien sont souvent suivies de périodes d’appréciation, ce qui neutralise l’effet global sur les rendements. Ainsi, les investisseurs qui privilégient une vision à long terme devraient se concentrer sur la performance fondamentale des actifs sous-jacents plutôt que sur les variations à court terme des taux de change.
Actions internationales et émergentes
Malgré une solide performance annuelle de 13,8 % en 2024, les actions des marchés développés hors Amérique du Nord ont connu un dernier trimestre difficile avec un rendement de -2,1 % en dollars canadiens. L’Europe a particulièrement souffert de coûts énergétiques élevés, d’une faible demande à l’exportation et de tensions politiques en France et en Allemagne.
À l’inverse, le Japon s’est démarqué grâce à l’optimisme entourant la fin de la déflation, la faiblesse du yen et la poursuite de réformes sur la gouvernance des sociétés. Les actions japonaises ont ainsi affiché l’une des meilleures performances parmi les principaux marchés boursiers mondiaux.
Du côté des marchés émergents, le 4e trimestre a également été marqué par des pressions, avec une baisse de 1,9 % pour l’indice MSCI Marchés émergents en dollars canadiens. La volatilité des devises et les craintes liées à d’éventuels tarifs douaniers sur les exportations vers les États-Unis ont fortement pesé sur ces marchés.
Cependant, sur l’ensemble de l’année, l’indice MSCI Marchés émergents a enregistré une hausse de 17,9 % en dollars canadiens. La Chine a été le principal moteur de cette progression. Le gouvernement chinois a intensifié ses efforts pour soutenir une économie en ralentissement, avec des signes timides de reprise en décembre. Par ailleurs, les tensions avec l’administration Trump pourraient inciter le gouvernement chinois à introduire de nouvelles mesures de relance dans les mois à venir. Si de telles mesures permettent à la consommation en Chine de reprendre du tonus, cela pourrait s’avérer positif pour les actions internationales et émergentes.
Perspectives et risques liés aux marchés boursiers
Les perspectives pour l’année à venir sont un mélange d’espoir et d’incertitudes.
Aux États-Unis, la situation semble globalement positive, mais après une année de performances exceptionnelles, les attentes sont plus modestes. Les secteurs phares, comme celui des technologies de l’information et des entreprises liées à l’intelligence artificielle, ont connu une croissance fulgurante, les rendant plus vulnérables à une éventuelle correction si les résultats attendus ne sont pas au rendez-vous. Cependant, si la croissance économique se poursuit, cela sera bénéfique pour les autres secteurs relativement moins performants ces dernières années, offrant ainsi aux investisseur·ses des opportunités plus diversifiées.
Sur le plan politique, le retour de Donald Trump à la présidence américaine crée à la fois de l’enthousiasme et de l’inquiétude. D’un côté, ses politiques perçues comme favorables aux entreprises ravivent l’enthousiasme pour l’économie américaine. Mais de l’autre côté, son approche protectionniste et son imprévisibilité alimentent les inquiétudes, notamment sur le commerce mondial. L’inflation, bien qu’en baisse par rapport aux niveaux de 2022 et 2023, reste également fragile. Les barrières commerciales et les tensions sur le marché du travail pourraient la maintenir à un niveau plus élevé que souhaité, compliquant les décisions de la Réserve fédérale.
À l’international, le tableau est tout aussi contrasté. En Europe, des défis structurels, particulièrement en Allemagne, continuent de freiner la reprise. Entre tensions commerciales et politiques ainsi que crise énergétique persistante, le continent avance lentement. Pendant ce temps, les marchés émergents affichent une certaine résilience. Ces régions bénéficient de nouvelles chaînes d’approvisionnement et d’une hausse de la consommation locale, ce qui leur permet de mieux résister aux secousses économiques, bien qu’elles soient mises à l’épreuve par la force du dollar américain. En Chine, les tensions commerciales avec les États-Unis et les fragilités internes freinent également l’élan économique, malgré les efforts du gouvernement pour stimuler la croissance.
Conclusion
Nous entamons donc la nouvelle année dans un contexte mêlant opportunités et défis avec d’importants changements politiques, une volatilité relativement élevée ainsi que des conditions économiques en évolution qui demeurent néanmoins globalement positive.
Toutefois, il est essentiel de garder à l’esprit que les performances des secteurs et des régions géographiques varient avec le temps. Sur le long terme, ces fluctuations se compensent mutuellement, créant un équilibre naturel qui contribue à réduire les risques liés aux marchés boursiers.
Un portefeuille équilibré adapté à votre tolérance aux risques et à vos besoins et ayant une bonne diversification et une perspective à long terme est donc un élément clé pour atteindre votre autonomie financière.
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