Sommaire
Les risques liés aux marchés boursiers mondiaux étaient nombreux à l’approche de 2023 et la majorité des investisseurs se montraient pessimistes quant aux perspectives de l’année à venir. Malgré tout, la première moitié de l’année s’est clôturée avec des gains intéressants.
Variation T2-2023 |
Variation 1 an |
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Indices (%) | ||
Obligations canadiennes | ||
Obligations universelles FTSE Canada | ||
Obligations universelles FTSE Canada | -0,7 ▼ | 3,2 ▲ |
Actions canadiennes | ||
S&P/TSX Composite | ||
S&P/ TSX Composite | 1,1 ▲ | 10,4 ▲ |
Actions Américaines ($ CA) | ||
S&P 500 | ||
S&P 500 | 6,3 ▲ | 22,7 ▲ |
Actions internationales ($ CA) | ||
MSCI Asie Pacifique (tous pays) | ||
MSCI Asie Pacifique (tous pays) | -0,8 ▼ | 9,2 ▲ |
MSCI Europe | ||
MSCI Europe | 0,8 ▲ | 25,8 ▲ |
MSCI Monde (ex. Canada) | ||
MSCI Monde (ex. Canada) | 4,7 ▲ | 22,6 ▲ |
MSCI Marchés émergents | ||
MSCI Marchés émergents | -1,2 ▼ | 4,9 ▲ |
Sources : S&P Dow Jones Indices LLC et MSCI Inc. et FTSE International Limited
Fermeture 30-06-23 |
Variation T2-23 |
Variation 1 an |
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Taux d'interêt au Canada (%) | |||
Taux directeur | |||
Taux directeur | 4,75 | 0,25 ▲ | 3,25 ▲ |
Produits de base ($ US) | |||
Pétrole (WTI) | |||
Pétrole (WTI) | 69,56 $ | -7,9 % ▼ | -34,4 % ▼ |
Or | |||
Or | 1 922,20 $ | -2,5 % ▼ | 5,8 % ▲ |
Devises | |||
EUR/CAD | |||
EUR/CAD | 1,44 | -1,8 % ▼ | +7,0 % ▲ |
JPY/CAD | |||
JPY/CAD | 0,01 | -10,4 % ▼ | -3,4 % ▼ |
USD/CAD | |||
USD/CAD | 1,32 | -2,2 % ▼ | 2,7 % ▲ |
Sources : Banque du Canada, Fundata
Tout au long du deuxième trimestre, les marchés boursiers mondiaux ont été sous l’emprise de forces opposées. D’un côté, le possible ralentissement de l’économie américaine a pesé sur les perspectives de croissance mondiale tandis que les négociations sur le plafond de la dette aux États-Unis, en mai, ont créé de nouvelles incertitudes. Le discours toujours aussi ferme des banques centrales qui sont déterminées à freiner l’inflation, a une fois de plus accentué les inquiétudes sur les effets que cela pourrait avoir sur l’économie.
D’un autre côté, la frénésie reliée au secteur de l’intelligence artificielle a propulsé les titres technologiques à la hausse. Les marchés boursiers mondiaux ont eux aussi enregistré des gains importants à la fin du mois de juin, encouragés par des données inflationnistes qui ralentissent et l’espoir que les hausses de taux touchent à leur fin.
Rendements nets de frais au 30 juin 2023 (%)
Source : Trust Banque Nationale
Titres à revenu fixe
-0,7 % (FTSE Canada 30-06-2023)Résultats et commentaires
Le marché des titres à revenus fixes canadiens a conclu le deuxième trimestre avec des résultats négatifs, comme le démontre l’indice des obligations universelles FTSE Canada qui a enregistré un rendement de -0,7 %.
Cette performance s’explique principalement par un réajustement des attentes de hausse de taux d’intérêt et une remontée de la courbe des taux d’intérêt au Canada, notamment au mois de mai. En effet, le marché s’attendait à ce que la Banque du Canada (BdC) baisse ses taux d’intérêt d’ici la fin de l’année 2023. Toutefois, l’économie canadienne s’est révélée particulièrement résiliente au cours des derniers mois, ce qui a compliqué les efforts de la BdC pour maîtriser l’inflation. L'économie canadienne a notamment progressé à un rythme annualisé de 3,1 % au premier trimestre 2023, dépassant largement les prévisions de la BdC qui étaient de 2,3 %.
Face à ces résultats plus élevés que prévu, combinés à une inflation toujours trop élevée à long terme et la force du marché du travail, la BdC a décidé de relever son taux directeur une fois de plus de 25 points de base à la fin du trimestre, le faisant ainsi passer à 4,75 %.
Perspectives
L’inflation au Canada a atteint son niveau le plus bas depuis deux ans avec une croissance de 3,4 % au mois de mai, sur une base annuelle. Bien que cette nouvelle soit encourageante, plusieurs facteurs expliquent cette baisse et tous ne se valent pas.
Tout d’abord, l’effet de base, qui peut se définir comme étant l’impact que le choix d’un point de référence peut avoir sur le résultat d’une comparaison, se révèle être particulièrement important. Dans ce cas-ci, la comparaison du niveau des prix du mois de mai 2023 se fait avec ceux du mois de mai 2022, mois durant lequel une forte hausse des prix avait été enregistrée. Pour vous nommer un exemple flagrant, citons la baisse du prix de l’essence qui a flambé à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et qui a atteint son sommet au début du mois de juin 2022. Une grande partie de la baisse de l’inflation s’explique donc à travers l’effet de base.
Ensuite, certaines composantes clés de l'IPC canadien ont tout de même affiché de fortes augmentations par rapport à l’an dernier et demeurent largement au-dessus de la cible des 1 % à 3 % de la BdC. Par exemple, le prix des denrées à l'épicerie a connu une hausse très robuste de 9,0 % en mai, alors que le coût des repas au restaurant s'est encore accéléré, augmentant de 6,8 % sur une base annuelle selon Statistiques Canada. C’est donc sans surprise que la composante du coût des intérêts hypothécaires a aussi augmenté, atteignant 29,9 % par rapport à l'année précédente, conséquence des hausses de taux d’intérêt.
Une question se pose donc : le taux directeur au Canada est-il suffisamment restrictif pour ramener l’inflation à la cible? Le marché semble croire que non, puisqu’au moment d’écrire ces lignes, il s’attend encore à au moins une nouvelle hausse de taux d’ici la fin de l’année 2023 au Canada.
Néanmoins, et comme mentionné dans la lettre financière précédente, il est envisageable de croire que la très grande majorité des hausses a déjà été effectuée. L’impact défavorable de la hausse des taux d’intérêt sur le prix des titres à revenu fixe serait donc moindre qu’en 2022.
MARCHÉS BOURSIERS
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Actions canadiennes
1,1 % (S&P/TSX Composite 30-06-2023)Résultats et commentaires
Le marché boursier canadien a affiché un rendement de 1,1 % pour le deuxième trimestre de l’année selon l’indice composé S&P/TSX. Cette performance, qui est relativement modeste par rapport au marché américain, s’explique principalement par le réajustement du marché face à de nouvelles hausses de taux potentielles, mais également par la composition du marché canadien, qui est particulièrement exposé aux secteurs de la finance, de l’énergie, de l’industrie et des matériaux. Or, c’est le secteur des technologies de l’information qui a enregistré la meilleure performance trimestrielle, stimulée par l’engouement autour de l’intelligence artificielle. Toutefois, ce secteur ne représente qu’environ 8 % de l’indice composé S&P/TSX. Cette situation est à l’opposé de l’année 2022 où les secteurs plus défensifs avaient surperformé.
La décision de la BdC de rehausser son taux directeur une nouvelle fois a permis au dollar canadien de s’apprécier au cours du trimestre face à de nombreuses devises, comme le dollar américain, l’euro et le yen japonais.
Perspectives
Comme mentionné précédemment, l'économie canadienne a crû à un rythme plus soutenu qu’anticipé au cours du premier trimestre de l’année. Le discours sur la récession a ainsi cédé la place à des discussions sur la résilience de l’économie canadienne et plusieurs raisons expliquent cette croissance inattendue : l’épargne excédentaire des ménages, les entreprises qui conservent leurs travailleurs et la réduction des frictions sur le marché du travail grâce à la possibilité de trouver des travailleurs qualifiés à distance par exemple.
Au courant des prochains mois, les perspectives pour le marché canadien vont donc demeurer étroitement liées aux décisions de la BdC, à la publication des données économiques et à l’impact des hausses de taux sur l’économie.
Actions américaines
6,3 % (S&P 500 30-06-2023 en CAD)Résultats et commentaires
Le marché américain a enregistré un second trimestre consécutif de forte performance, malgré les incertitudes autour des négociations sur le plafond de la dette aux États-Unis durant le mois de mai. L’indice S&P 500 a affiché un rendement de 6,3 % en dollars canadiens et ces gains ont même été atténués par l’appréciation de notre monnaie face au billet vert.
La divergence des rendements entre les secteurs a été très prononcée. Le secteur des technologies de l’information explique à lui seul plus de 50 % de cette performance, propulsée par la frénésie entourant le développement de l’intelligence artificielle (IA). Les secteurs de la consommation discrétionnaire et des services de communication, qui incluent certaines des « Big Techs » comme Alphabet, Amazon.com ou Meta Platforms, ont eux aussi terminé le trimestre avec des rendements largement supérieurs au reste du marché américain. Finalement, ce sont donc les mastodontes de la technologie et les titres bénéficiant de l’IA qui permettent d’expliquer la performance du S&P 500 depuis le début de l’année.
Perspectives
Le fait qu'une poignée d'entreprises soit le moteur de l'indice boursier américain n'est pas sain et cette concentration de la croissance implique une augmentation du risque pour le marché de nos voisins du Sud. Certains investisseurs commencent même à se demander si l'évolution récente des cours de certaines entreprises, particulièrement les entreprises technologiques, ne reflète pas le début d’une bulle, alors que le marché fait toujours face à un risque de récession.
L’inflation aux États-Unis demeure obstinément supérieure à l’objectif de 2 % fixé par la Réserve fédérale américaine (Fed), même si celle-ci affiche des signes de ralentissement. Le cycle de resserrement monétaire entamé par la Fed en 2022 n’est donc pas nécessairement terminé, bien que celle-ci ait décidé de ne pas augmenter son taux directeur lors de sa dernière rencontre à la mi-juin. Son président, Jérôme Powell, a notamment réaffirmé lors de son témoignage devant le Congrès américain à la fin du trimestre que les taux pourraient demeurer élevés plus longtemps, voir même que de nouvelles hausses étaient à prévoir.
Rappelons ici que le « Federal Open Market Committee » (FOMC), ou le Comité fédéral de marché ouvert en français, est le comité responsable d’établir la politique monétaire de la Fed. Ce comité est composé de sept membres et des 12 présidents des banques régionales américaines. Lors de chaque rencontre, chacun deux, soit 19 personnes au total, est invité à voter sur le niveau des taux d’intérêt afin d’indiquer où le taux directeur devrait se situer dans les mois et années à venir (un concept appelé « forward guidance » qui sert à promouvoir une certaine stabilité des marchés en gérant les attentes).
Le graphique ci-dessous montre l'évolution de ces prévisions entre la réunion de mars et celle de juin. Nous pouvons y voir la courbe médiane de ces prévisions ainsi que les votes de chacun (les points sur le graphique). Il faut noter que certains membres s’abstiennent de voter. Lors de leur dernière rencontre au milieu du mois de juin, les membres du FOMC estimaient qu’une nouvelle augmentation de 50 points de base serait nécessaire en 2023, portant le taux directeur à 5,5 % avant la fin de l’année.
Il est alors probable que le marché américain devra faire face à de nouvelles hausses de taux et l’impact sur l’économie est encore incertain. Reste à savoir si les anticipations du marché américain seront en ligne avec celles de la Fed.
Actions internationales et émergentes
Résultats et commentaires
Les résultats des actions internationales et des marchés émergents ont été particulièrement mitigés pour le deuxième trimestre. Bien que les résultats en devises locales aient été positifs, l’appréciation du dollar canadien a fortement réduit ces gains, et même entraîné des pertes. Les actions européennes ont relativement souffert de leur sensibilité à l'activité industrielle mondiale et de leur manque d'exposition à l'intelligence artificielle. En Asie, le Japon s’est particulièrement démarqué au cours du trimestre, mais la reprise plus lente de l’économie chinoise à la suite de la levée des restrictions liées au COVID-19 a tout de même pesé sur la région.
Finalement, l’indice MSCI Europe a terminé la période avec une performance 0,8 % en dollars canadiens tandis que l’indice MSCI tous pays Asie-Pacifique et l’indice MSCI Marchés émergents ont clos le trimestre avec une performance respective de -0,8 % et -1,2 % en dollars canadiens.
Perspectives
Le risque de récession, l’inflation et les hausses de taux continueront d’être au cœur des préoccupations en Europe. L’Allemagne, un des principaux moteurs de la croissance de la zone euro et de l’Europe de manière générale, est entrée dans une récession technique après avoir affiché un recul de son PIB pour le quatrième trimestre 2022 et le premier trimestre 2023. De plus, le resserrement monétaire de la Banque centrale européenne devrait se poursuivre. Au Royaume-Uni, l’inflation continue d’être à des niveaux particulièrement élevés et le marché s’attend à ce que la Banque d’Angleterre continue également d’augmenter ses taux d’ici la fin de l’année. Enfin, les tensions géopolitiques restent également un enjeu très important.
En Asie, la reprise décevante de la Chine demeure un gros point d’interrogation et suscite de nouvelles craintes quant aux perspectives de croissance mondiale. Les données montrent que les dépenses de consommation dans les services ont augmenté après plusieurs mois de confinement, mais que le secteur manufacturier est à la traîne. Conséquemment, l’affaiblissement de l’économie mondiale et les hausses de taux d’intérêt chez les principaux partenaires commerciaux du pays réduisent la demande de produits fabriqués en Chine. Toutefois, les valorisations en Asie et dans les marchés émergents sont attrayantes et il y existe de nombreuses opportunités.
Risques liés aux marchés boursiers
À défaut de se répéter, les risques énumérés dans les dernières lettres persistent et se maintiennent (inflation, taux d’intérêt et récession). Cependant, la performance des marchés depuis le début de l’année, l’enthousiasme devant les progrès de l’intelligence artificielle et devant la baisse relative de l’inflation, notamment en Amérique du Nord, laissent espérer que la situation économique s’améliore. Le marché anticiperait même un atterrissage en douceur de l’économie, au point même d’éviter une récession. Le consensus est pourtant assez clair et un ralentissement économique, voire une récession, paraît inévitable. À l’heure actuelle, ces risques sont-ils correctement reflétés dans le marché?
La deuxième moitié de l’année sera cruciale afin d’évaluer l’impact de la hausse des taux sur les économies mondiales. Par exemple, la publication des résultats des entreprises pour le deuxième trimestre de l’année sera un élément clé pour évaluer la conjoncture économique et le sentiment général.
Finalement, s’il s’avère que la situation économique mondiale s’améliore, ou du moins qu’elle ne s’aggrave pas, alors les actions canadiennes, européennes et asiatiques pourraient se démarquer par rapport au marché américain.
Conclusion
L’environnement économique mondial demeure complexe et les anticipations du marché s’avèrent volatiles. Néanmoins, de nombreuses opportunités existent même si les valorisations de certains titres semblent particulièrement élevées. En effet, les thèmes en défaveur une année ne sont pas nécessairement les mêmes l’année suivante. La même chose s’applique pour les secteurs et les zones géographiques. À long terme, ces différents éléments agissent en complément l’un avec l’autre et réduisent le risque du marché boursier.
En terminant, une perspective à long terme, une bonne diversification et un portefeuille équilibré adaptés à votre tolérance au risque et à vos besoins, sont des éléments clés pour naviguer lors des contextes économiques plus difficiles et pour atteindre vos objectifs.
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