Sommaire
Les marchés boursiers mondiaux ont globalement poursuivi leur tendance à la hausse au deuxième trimestre de 2024, malgré des mouvements de marché contrastés. Les investisseur·ses ont dû composer avec un contexte macroéconomique complexe marqué par des risques géopolitiques accrus et des élections importantes en Europe et dans le monde. Toutefois, la frénésie entourant l’intelligence artificielle (IA) a continué de propulser les grandes entreprises technologiques mondiales vers de nouveaux sommets historiques tandis que les réductions de taux d’intérêt par la Banque du Canada (BdC) et la Banque centrale européenne ont nourri l’espoir d’un assouplissement monétaire à venir aux États-Unis.
Variation T2-2024 |
Variation 1 an |
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Indices (%) | ||
Obligations canadiennes | ||
Obligations universelles FTSE Canada | ||
Obligations universelles FTSE Canada | 0,9 ▲ | 3,7 ▲ |
Actions canadiennes | ||
S&P/TSX Composite | ||
S&P/ TSX Composite | -0,5 ▼ | 12,1 ▲ |
Actions américaines ($ CA) | ||
S&P 500 | ||
S&P 500 | 5,4 ▲ | 28,8 ▲ |
Actions internationales ($ CA) | ||
MSCI Asie Pacifique (tous pays) | ||
MSCI Asie Pacifique (tous pays) | 3,8 ▲ | 17,4 ▲ |
MSCI Europe | ||
MSCI Europe | 2,0 ▲ | 16,2 ▲ |
MSCI Monde (ex. Canada) | ||
MSCI Monde (ex. Canada) | 4,1 ▲ | 25,3 ▲ |
MSCI Marchés émergents | ||
MSCI Marchés émergents | 6,3 ▲ | 16,8 ▲ |
Sources : FTSE International Limited, S&P Dow Jones Indices LLC et MSCI Inc.
Fermeture 30-06-24 |
Variation T2-24 |
Variation 1 an |
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Taux d'interêt au Canada (%) | |||
Taux directeur | |||
Taux directeur | 4,75 | -0,25 ▼ | 0,00 ▲ |
Produits de base ($ US) | |||
Pétrole (WTI) | |||
Pétrole (WTI) | 81,54 $ | -2,0 % ▼ | 15,4 % ▲ |
Or | |||
Or | 2 326,75 $ | 4,3 % ▲ | 21,2 % ▲ |
Devises | |||
EUR/CAD | |||
EUR/CAD | 1,47 | 0,2 % ▲ | 1,5 % ▲ |
JPY/CAD | |||
JPY/CAD | 0,01 | -4,9 % ▼ | -7,4 % ▼ |
USD/CAD | |||
USD/CAD | 1,37 | 1,0 % ▲ | 3,3 % ▲ |
Sources : Banque du Canada, Bloomberg Finance L.P.
Rendements nets de frais au 30 juin 2024 (%)
Source : Trust Banque Nationale.
Titres à revenu fixe
Revenu fixe canadien
Les détenteur·rices de prêts hypothécaires attendaient cette décision avec impatience : la baisse du taux directeur de la Banque du Canada. Le taux directeur a été abaissé de 25 points de base en juin, se fixant à 4,75 %.
Bien que certaines banques centrales des pays d’Amérique latine ainsi que la Banque nationale suisse en Europe aient déjà réduit leur taux directeur cette année, le Canada a été le premier pays membre du G7 à assouplir sa politique monétaire. La Banque centrale européenne a suivi cet élan et a également abaissé son taux directeur en juin. Cette décision s’explique principalement par la baisse de l’inflation sous la barre des 3 % depuis le début de l’année ainsi que par des indicateurs de croissance plus faibles au Canada.
Cette décision marque un tournant important après des mois d’anticipation et de spéculation des investisseur·ses sur le marché obligataire canadien quant à la fréquence et l’ampleur des baisses de taux qui ont entraîné une certaine volatilité sur le marché. Celui-ci a d’ailleurs accueilli favorablement cette nouvelle en début juin. Cependant, la performance négative d’avril et le rapport sur l’inflation de mai ont limité les gains. Finalement, l’indice des obligations universelles FTSE Canada a enregistré un rendement de 0,9 % pour le deuxième trimestre.
Perspectives
Du point de vue du marché obligataire, cette première baisse de taux d’intérêt au Canada est encourageante. Cependant, la Banque du Canada est tout de même restée conservatrice dans ses propos. En effet, les dirigeant·es de la Banque du Canada ont indiqué qu’il existait encore des risques inflationnistes et que les progrès vers la cible de 2 % seront inégaux. D’ailleurs, l’inflation a de nouveau légèrement accéléré au mois de mai pour atteindre 2,9 % selon l’Indice des prix à la consommation de Statistique Canada.
De plus, les taux d’intérêt canadiens sont également influencés par les taux américains, car les deux économies sont étroitement interreliées. Les décisions de la Réserve fédérale américaine (Fed) continueront donc d’avoir un impact sur les anticipations des marchés obligataires et boursiers.
Au 30 juin 2024, les marchés prévoyaient au moins une nouvelle baisse de taux d’ici la fin de l’année au Canada ainsi que deux baisses aux États-Unis.
MARCHÉS BOURSIERS
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Actions canadiennes
Les actions canadiennes ont connu des difficultés au deuxième trimestre avec une performance en dents de scie. L’indice composé S&P/TSX a clôturé la période avec un rendement de -0,5 %. Le marché s’est constamment réajusté face à des données économiques et inflationnistes, tantôt encourageantes, tantôt décevantes, et ce, malgré une première baisse de taux d’intérêt de la part de la BdC.
Après un mois d’avril négatif, les actions canadiennes étaient remontées en mai grâce à de solides performances dans les secteurs de l’énergie et des matériaux. Toutefois, les données inflationnistes publiées en juin ont fait retomber la bourse canadienne qui est davantage exposée aux secteurs d’activité plus cycliques (matériaux et énergie) qui sont plus sensibles aux variables économiques. De plus, le ralentissement économique et la détérioration de la qualité du crédit ont poussé les banques canadiennes à augmenter leurs provisions pour pertes de crédit. Ces provisions consistent à mettre des réserves d’argent de côté pour couvrir les prêts dans l'éventualité où les emprunteur·ses ne peuvent pas payer leurs dettes.
Actions américaines
Le marché américain a atteint de nouveaux sommets au deuxième trimestre malgré une performance mitigée en avril. L’indice S&P 500 a enregistré un rendement de 5,4 % en dollars canadiens pour la période.
Cette performance est attribuable en quasi-totalité au secteur des technologies de l’information tandis que la moitié des secteurs (6 sur 11) ont enregistré des pertes au cours du trimestre. Cela s’explique par la domination de certaines mégacapitalisations technologiques portée par un enthousiasme continu pour l’IA. L’entreprise Nvidia, reconnue pour ses cartes graphiques de haute performance et ses avancées en intelligence artificielle, est même brièvement devenue l’entreprise la plus valorisée au monde.
De plus, les investisseur·ses sont resté·es optimistes grâce à la possibilité que la Réserve fédérale américaine baisse les taux d’intérêt d’ici la fin de l’année avec les signes de ralentissement de l’économie américaine et du marché du travail. Le ralentissement de l’inflation aux États-Unis, selon les données publiées à la toute fin du trimestre, a également renforcé ce sentiment.
Actions internationales et émergentes
La majorité du trimestre s’est déroulée sans encombre majeure pour le marché européen, qui a bénéficié des données encourageantes sur l’inflation, permettant même aux anticipations de baisses des taux d’intérêt de se matérialiser. La situation a pris une tournure très inattendue lorsque le président français Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale et la convocation d’élections anticipées à la suite des élections parlementaires européennes. S’en est suivi une débâcle du marché boursier et obligataire français en raison de l’issue très incertaine du scrutin et du potentiel impact économique de celui-ci. En effet, l’indice du CAC 40, l’indice de référence de la Bourse de Paris, a fortement chuté et effacé la majeure partie des gains obtenus depuis le début de l’année. De plus, les écarts de crédit entre les obligations 10 ans du gouvernement français et celles du gouvernement allemand ont atteint un record, démontrant la forte incertitude des marchés. En effet, l’écart de crédit aide à évaluer le risque pour un·e investisseur·ses. Plus l’écart est grand, plus le risque est perçu comme élevé. Si l’écart de crédit entre la France et l’Allemagne augmente, cela signifie que les investisseur·ses voient plus de risque en prêtant à la France par rapport à l’Allemagne.
Toutefois, l’indice MSCI Europe a clôturé le trimestre avec une performance de 2,0 % en dollars canadiens.
Les résultats des actions asiatiques et émergents ont été relativement supérieurs. L’indice MSCI tous pays Asie-Pacifique et l’indice MSCI Marchés émergents ont clos le trimestre avec une performance respective de 3,8 % et 6,3 % en dollars canadiens. Ces marchés ont fortement bénéficié des signes de reprise économique en Chine jusqu’à la mi-mai et de la hausse des titres technologiques à Taïwan qui ont eux aussi profité de la tendance autour de l’IA. L’Inde a également contribué positivement à la performance grâce aux bonnes perspectives de croissance qu’offre le pays.
Perspectives et risques liés aux marchés boursiers
La deuxième moitié de 2024 s’annonce comme une période de transition et de volatilité alors que les investisseur·ses devront faire face à de multiples enjeux et incertitudes, tout particulièrement aux États-Unis.
Depuis plusieurs mois déjà, les investisseur·ses s’attendaient à ce que les banques centrales réduisent leurs taux d’intérêt. Maintenant que le cycle d’assouplissement des politiques monétaires a débuté, tous les regards se tournent vers la Fed et ses prochaines décisions. La baisse de l’inflation sera-t-elle jugée suffisante pour que celle-ci commence à réduire les taux? La thèse de l’atterrissage en douceur est encore largement privilégiée, mais le ralentissement de l’économie américaine et du marché du travail sera-t-il assez modéré pour éviter une récession? Une baisse précipitée des taux pourrait relancer l’inflation tandis que l’économie pourrait succomber au poids des taux d’intérêt et tomber en récession si une baisse s’avère trop tardive.
Ensuite, le risque de concentration sur le marché américain est particulièrement présent. La frénésie autour de l’IA a fortement augmenté la pondération du secteur des technologies de l’information au sein de l’indice S&P 500. En effet, celui-ci s’approche désormais de son sommet historique de 35 % atteint lors de l’ère de la bulle Internet au début des années 2000. Une correction importante du secteur des technologies de l'information pourrait avoir un impact négatif non négligeable sur le marché dans son ensemble.
Enfin, les élections aux États-Unis pourraient également avoir un impact significatif sur les marchés, que ce soit en lien avec la politique intérieure du pays, la guerre commerciale avec la Chine ou bien les conflits géopolitiques mondiaux.
Conclusion
Investir sur les marchés boursiers peut être complexe. La diversification est un des meilleurs alliés pour diminuer les risques et renforcer la résilience d’un portefeuille. En période d’incertitude et de volatilité, la gestion active peut également permettre une gestion plus dynamique des risques. En effet, les gestionnaires de portefeuille peuvent ajuster rapidement les portefeuilles en réponse aux événements politiques et économiques, tout en gardant le cap sur leur stratégie à long terme. En période d’élections, où les marchés peuvent réagir fortement aux résultats électoraux et aux annonces politiques, cette réactivité est cruciale.
Il est aussi très important d’adopter une vision à long terme. L’investissement est comparable à un marathon, pas un sprint. Il faut éviter de réagir aux fluctuations du marché à court terme et rester fidèle à son plan.
Un·e conseiller·ère et représentant·e en épargne collective peut vous aider à brosser votre portrait financier et vous guider dans la définition d’un plan qui s’inscrit dans cette vision à long terme, évoluant au gré des événements qui rythment votre vie, tout en vous permettant d’atteindre des objectifs précis et votre autonomie financière.
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