Sommaire
Le troisième trimestre a été marqué par un retour de la volatilité, le marché tantôt convaincu que la lutte contre l’inflation est terminée et que l’économie américaine puisse même connaître un rare « atterrissage en douceur », tantôt inquiet que les pressions inflationnistes se maintiennent, poussant les banques centrales à poursuivre leur cycle de resserrement monétaire et augmentant ainsi les risques de récession.
Au début du trimestre, les marchés se montraient de plus en plus optimistes quant à la possibilité que la Fed ait terminé son cycle de resserrement monétaire sans frapper durement l'économie américaine. Cependant, en raison de la résilience de l’économie, ce sentiment s’est petit à petit dissipé. En effet, cette résilience laisse présager un maintien de l’inflation au-delà de la cible de 2 % de la Fed, ce qui inciterait cette dernière à maintenir ses taux plus élevés et plus longtemps que prévu. Malgré tout, le marché a rebondi à la fin du mois d’août après la publication de données économiques indiquant que le marché du travail aux États-Unis commençait à trouver un meilleur équilibre et faisant ainsi baisser certaines pressions inflationnistes, notamment sur la hausse des salaires. La situation s’est de nouveau inversée en septembre à la suite de la dernière réunion de la Fed, lors de laquelle ses responsables ont indiqué qu’ils maintiendraient les taux à des niveaux plus élevés et plus longtemps. Cette annonce a eu l’effet d’un retour à la réalité pour les marchés alors que ceux-ci s’attendaient à des baisses de taux d’intérêt dans les mois à venir. Finalement, le trimestre s’est clôturé avec une baisse généralisée des principaux marchés boursiers mondiaux.
Variation T3-2023 |
Variation 1 an |
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Indices (%) | ||
Obligations canadiennes | ||
Obligations universelles FTSE Canada | ||
Obligations universelles FTSE Canada | -3,9 ▼ | -1,4 ▼ |
Actions canadiennes | ||
S&P/TSX Composite | ||
S&P/ TSX Composite | -2,2 ▼ | 9,5 ▲ |
Actions américaines ($ CA) | ||
S&P 500 | ||
S&P 500 | -1,2 ▼ | 19,7 ▲ |
Actions internationales ($ CA) | ||
MSCI Asie Pacifique (tous pays) | ||
MSCI Asie Pacifique (tous pays) | -0,5 ▼ | 14,6 ▲ |
MSCI Europe | ||
MSCI Europe | -2,8 ▼ | 27,6 ▲ |
MSCI Monde (ex. Canada) | ||
MSCI Monde (ex. Canada) | -1,2 ▼ | 21,0 ▲ |
MSCI Marchés émergents | ||
MSCI Marchés émergents | -0,7 ▼ | 10,4 ▲ |
Sources : S&P Dow Jones Indices LLC et MSCI Inc. et FTSE International Limited
Fermeture 30-09-23 |
Variation T3-23 |
Variation 1 an |
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Taux d'interêt au Canada (%) | |||
Taux directeur | |||
Taux directeur | 5,00 | 0,25 ▲ | 1,75 ▲ |
Produits de base ($ US) | |||
Pétrole (WTI) | |||
Pétrole (WTI) | 91,71 $ | 31,8 % ▲ | 15,4 % ▲ |
Or | |||
Or | 1 878,60 $ | -2,3 % ▼ | 12,4 % ▲ |
Devises | |||
EUR/CAD | |||
EUR/CAD | 1,43 | -1,0 % ▼ | 6,7 % ▲ |
JPY/CAD | |||
JPY/CAD | 0,01 | -1,3 % ▼ | -4,6 % ▼ |
USD/CAD | |||
USD/CAD | 1,35 | 2,1 % ▲ | -1,4 % ▼ |
Sources : Banque du Canada, Fundata
Rendements nets de frais au 30 septembre 2023 (%)
Source : Trust Banque Nationale
Titres à revenu fixe
Revenu fixe canadien
Le marché des titres à revenu fixe canadiens a clôturé le troisième trimestre en baisse, l’indice des obligations universelles FTSE Canada enregistrant un rendement de -3,9 % sur la période.
Cette performance s’explique, une nouvelle fois, par le réajustement des attentes du niveau des taux d’intérêt au Canada et aux États-Unis notamment. Au début de l’année 2023, le marché estimait que les taux d’intérêt se stabiliseraient, voire même qu’ils commenceraient à baisser, vers la fin du troisième trimestre. Or, c’est le contraire qui s’est produit. La Banque du Canada (BdC) a de nouveau relevé son taux directeur de 25 points de base à la mi-juillet, le fixant ainsi à 5 %, son niveau le plus élevé depuis plus de 20 ans. Cette décision était attendue par le marché en raison de la résilience de l’économie canadienne et des pressions inflationnistes persistantes dans certains secteurs clés, comme celui des services par exemple (restauration, entretien de la voiture, coiffeur). Par la suite, les taux obligataires ont fortement augmenté au mois de septembre en réponse aux discours toujours aussi fermes des banques centrales, et notamment celui de la Fed.
Les attentes d’inflation à long terme, les perspectives de croissance économique et la capacité des banques centrales à gérer les hausses de taux sont des facteurs qui se reflètent dans la courbe des taux à plus long terme. Le taux des obligations gouvernementales 10 ans est généralement utilisé pour représenter ces attentes.
Comme représenté ci-dessus, la hausse des taux des obligations du gouvernement canadien reflète les anticipations que les taux devraient restés élevés et explique en grande partie la baisse du prix des obligations.
Perspectives
Pourquoi les attentes continuent-elles de s’ajuster depuis le début du cycle de resserrement monétaire de la BdC et de la Fed?
Revenons au début de l’année 2022. Les taux d’intérêt étaient encore à des niveaux historiquement bas et l’inflation, mesurée par l’indice des prix à la consommation, avait déjà dépassé 5 % d’une année à l’autre, une première depuis plus de 30 ans. Les banques centrales argumentaient alors que la flambée des prix, provoquée par les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et les milliards de dollars de mesures de relance, était transitoire et s’estomperait en grande partie d’elle-même. Cependant, l’année a rapidement démontré que cette inflation était beaucoup plus difficile à prévoir et à contrôler, notamment à cause de nouveaux chocs externes imprévisibles, tels que la guerre en Ukraine. Vers la fin de l’année, le marché s’attendait à ce que les hausses de taux commencent à ralentir, voire même que les taux diminuent en cours d’année, pour ne pas entraîner un ralentissement économique trop important, ou bien une récession le cas échéant.
Depuis le début de 2023, l’inflation a diminué, mais continue de montrer des signes de persistance en raison de la résilience de l’économie et de la force du marché du travail face à ces hausses soutenues. Cette résilience de l’économie surprend. La nature à court terme et optimiste des marchés y voit là de meilleures perspectives : les hausses de taux n’affecteraient pas négativement l’économie autant que prévu. Cependant, cette résilience est également la raison pour laquelle l’inflation persiste et que les taux ne diminuent pas. Les graphiques ci-dessous illustrent bien les variations de ces attentes, que ce soit depuis le début de l’année ou même d’un mois à l’autre.
Malgré tout, les taux pourraient avoir atteint un plafond. Les publications des données économiques seront à surveiller, particulièrement celles reliées au marché du travail comme le taux de chômage. Ce sont ces données qui influenceront les décisions des banques centrales.
MARCHÉS BOURSIERS
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Actions canadiennes
Le marché boursier canadien a affiché un rendement de -2,2 % pour le troisième trimestre de l’année selon l’indice composé S&P/TSX. Bien que l’économie canadienne ait montré ses premiers signes de ralentissement avec une contraction du PIB au deuxième trimestre de 2023, les taux d’intérêt ont de nouveau augmenté face à une inflation de base qui demeure relativement élevée. Elle est même légèrement repartie à la hausse au mois d’août et la hausse importante du prix du pétrole au cours du trimestre n’aidera pas à la faire diminuer. Ensuite, le marché a souffert des résultats décevants des banques canadiennes en raison d’une augmentation plus importante que prévu de leurs provisions pour pertes sur créances, signalant également des faiblesses de l’économie canadienne.
Actions américaines
Comme mentionné précédemment, le dernier discours de la Fed a fait office de retour à la réalité pour les investisseurs. Les taux resteront plus élevés plus longtemps. Les attentes du marché se sont donc réajustées. La frénésie autour du développement de l’intelligence artificielle (AI) s’est également estompée au cours du trimestre. Finalement, l’indice S&P 500 a affiché un rendement de -1,2 % en dollars canadiens.
Ces pertes ont tout de même été atténuées par la forte appréciation du dollar américain lors du dernier trimestre. Encore une fois, la résilience de l’économie américaine est en cause puisqu’elle pousse la Fed à maintenir ses taux élevés. En conséquence, la valeur du dollar américain tend à croître, car des taux élevés attirent davantage les capitaux d’investisseurs étrangers qui anticipent des rendements plus élevés. Avec la croissance mondiale qui s’essouffle, notamment en Europe et en Chine, ce phénomène est d’autant plus accentué.
Actions internationales et émergentes
Les prévisions pessimistes pour l’économie mondiale ainsi que l’inflation toujours élevée de la zone euro ont pesé sur les résultats du marché européen au troisième trimestre. Le discours toujours aussi ferme de la Banque centrale européenne a également pesé sur les perspectives économiques de la région. L’indice MSCI Europe a terminé la période avec une performance de -2,8 % en dollars canadiens.
Les résultats des actions du marché asiatique et des marchés émergents ont été relativement supérieurs. L’indice MSCI tous pays Asie-Pacifique et l’indice MSCI Marchés émergents ont clos le trimestre avec une performance respective de -0,5 % et -0,7 % en dollars canadiens. Ces marchés ont fortement bénéficié de la bonne performance de l’Inde et du Japon. En revanche, les risques de récession et la baisse de la demande mondiale ont pesé sur le marché à Taïwan et en Corée du Sud, et plus particulièrement sur le secteur des technologies de l’information.
Malgré un trimestre volatil, la Chine a terminé le trimestre relativement neutre. En juillet, l’espoir que le gouvernement annonce des mesures pour stimuler la consommation intérieure a été bénéfique pour le marché. Cependant, l’absence de mesures de relance significatives de la part de la Chine en faveur de l’économie du pays, une nouvelle série de données économiques décevantes ainsi que les inquiétudes sur le marché immobilier chinois ont pesé sur le moral des investisseurs.
Perspectives et risques liés aux marchés boursiers
Près de 18 mois après que la Fed ait commencé son cycle de resserrement monétaire, l’incertitude économique reste élevée et la récession la plus attendue de tous les temps semble plus lointaine que prévu. La probabilité d’une récession ou, du moins, d'un ralentissement reste élevée et la disparité des attentes, à la fois en termes de magnitude et d’échéancier, est encore largement débattue. Jusqu’à maintenant, la résilience de l’économie américaine et la force du marché du travail ont continué de surprendre. Mais était-il vraiment justifié, ou même prudent, de croire que la Fed prendrait une perspective à court terme comme les marchés l’espéreraient et qu’elle diminuerait les taux?
Il faut en moyenne entre 18 et 24 mois pour que l’impact des hausses se fasse ressentir sur l’économie, notamment sur le marché du travail. Cela signifie que les hausses de la Fed, débutées en 2022, ne se feront pas pleinement ressentir avant la fin de l’année ou le début de 2024.
À la fin du deuxième trimestre, la question se posait à savoir si les risques d’inflation, de taux d’intérêt et de récession étaient correctement reflétés dans le marché. Ces risques semblent désormais mieux pris en compte, notamment le risque que les taux restent plus élevés, plus longtemps.
Conclusion
La persistance de l’inflation dans les marchés développés pèse sur les perspectives de croissance mondiale et sur le moral des investisseurs. La publication de données économiques supérieures aux attentes est généralement une bonne nouvelle. À l’heure actuelle, ces bonnes nouvelles peuvent être perçues comme un signal que les taux ne sont pas assez restrictifs. L’équilibre entre les deux est subtil et, pour le moment, cette interrelation provoque plus de volatilité sur les marchés boursiers. Le rôle des gestionnaires de portefeuille est de sélectionner des entreprises de qualité, pouvant naviguer et s’ajuster à divers environnements économiques, dont celui dans lequel nous nous trouvons actuellement.
L’établissement de perspectives à long terme peut être ardu lorsque les événements et les risques changent constamment sur une plus courte période. C’est pourquoi il est important de garder le cap. Un planificateur financier peut vous aider à établir un plan d’investissement adapté à votre tolérance au risque et à vos besoins dans le but d’atteindre vos objectifs à long terme.
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