Sommaire
Le troisième trimestre a été marqué par une hausse de la volatilité, reflétant certaines incertitudes liées à la croissance économique mondiale, aux politiques des banques centrales et aux tensions géopolitiques. Malgré tout, les marchés boursiers mondiaux ont poursuivi leur tendance à la hausse. Les actions canadiennes se sont particulièrement distinguées, surclassant leurs homologues américaines et internationales. Les marchés émergents ont également bondi grâce à des mesures massives de relance en Chine annoncées à la fin du trimestre.
Variation T3-2024 |
Variation 1 an |
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Indices (%) | ||
Obligations canadiennes | ||
Obligations universelles FTSE Canada | ||
Obligations universelles FTSE Canada | 4,7 ▲ | 12,9 ▲ |
Actions canadiennes | ||
S&P/TSX Composite | ||
S&P/ TSX Composite | 10,5 ▲ | 26,7 ▲ |
Actions américaines ($ CA) | ||
S&P 500 | ||
S&P 500 | 4,5 ▲ | 36,3 ▲ |
Actions internationales ($ CA) | ||
MSCI Asie Pacifique (tous pays) | ||
MSCI Asie Pacifique (tous pays) | 7,8 ▲ | 27,2 ▲ |
MSCI Europe | ||
MSCI Europe | 5,3 ▲ | 25,9 ▲ |
MSCI Monde (ex. Canada) | ||
MSCI Monde (ex. Canada) | 4,9 ▲ | 33,1 ▲ |
MSCI Marchés émergents | ||
MSCI Marchés émergents | 7,5 ▲ | 26,4 ▲ |
Sources : FTSE International Limited, S&P Dow Jones Indices LLC et MSCI Inc.
Fermeture 30-09-24 |
Variation T3-24 |
Variation 1 an |
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Taux d'interêt au Canada (%) | |||
Taux directeur | |||
Taux directeur | 4,25 | -0,50 ▼ | -0,75 ▼ |
Produits de base ($ US) | |||
Pétrole (WTI) | |||
Pétrole (WTI) | 68,17 $ | -16,4 % ▼ | -24,9 % ▼ |
Or | |||
Or | 2 634,58 $ | 13,2 % ▲ | 42,5 % ▲ |
Devises | |||
EUR/CAD | |||
EUR/CAD | 1,51 | 2,8 % ▲ | 5,3 % ▲ |
JPY/CAD | |||
JPY/CAD | 0,01 | 10,6 % ▲ | 4,5 % ▲ |
USD/CAD | |||
USD/CAD | 1,35 | -1,4 % ▼ | -0,2 % ▼ |
Sources : Banque du Canada, Bloomberg Finance L.P.
Rendements nets de frais au 30 septembre 2024 (%)
Source : Trust Banque Nationale.
Titres à revenu fixe
Revenu fixe canadien
Le deuxième trimestre de 2024 avait marqué un tournant pour la politique monétaire de la Banque du Canada, s’achevant avec une première baisse de taux d’intérêt en réponse à la baisse de l’inflation et à des indicateurs de croissance plus faibles au Canada.
Bien que la Banque du Canada ait initialement adopté une approche prudente, les récents progrès vers la maîtrise de l'inflation, qui a même atteint la cible des 2 % sur un an en août, ont conforté la décision d'un assouplissement monétaire supplémentaire. Deux nouvelles baisses de 25 points de base ont donc été annoncées au cours du troisième trimestre, portant le taux directeur à 4,25 %.
La politique monétaire de la Réserve fédérale américaine a également joué un rôle crucial dans l'évolution des rendements obligataires canadiens, les deux économies étant étroitement interreliées. La baisse de taux de 50 points de base opérée par la Fed, largement anticipée par les marchés, a donc contribué à renforcer les anticipations de nouvelles réductions au Canada.
Ce contexte de taux en baisse de part et d’autre de la frontière a renforcé la confiance des investisseur·ses, ce qui a soutenu les rendements obligataires. L'indice des obligations universelles FTSE Canada a ainsi enregistré un rendement de 4,7 % pour la période.
Perspectives
L’inflation a enregistré son niveau le plus bas depuis la pandémie en août, atteignant même la cible à long terme de 2 % fixée par la Banque du Canada. Au Québec, l’inflation a même chuté davantage, à 1,5 %.
La baisse continue de l'inflation offre à la Banque du Canada une certaine marge de manœuvre pour poursuivre sa politique monétaire accommodante. Le marché anticipe d’ailleurs des baisses de taux supplémentaires d'ici la fin de l'année et l’année prochaine également. Au 30 septembre 2024, par exemple, il prévoyait deux à trois nouvelles réductions d’ici la fin de l’année 2024, pour un total de 75 points de base.
Ces réductions ne sont pas seulement les bienvenues pour les détenteur·rices de prêts hypothécaires, mais également pour les entreprises, qui voient leurs coûts de financement diminuer légèrement.
Cependant, il est important de noter que les incertitudes concernant les perspectives économiques canadiennes et mondiales, les tensions géopolitiques ainsi que les fluctuations du marché de l'emploi au Canada et aux États-Unis pourraient limiter l’ampleur de nouvelles réductions de taux. Un autre facteur clé à surveiller est l'évolution des taux aux États-Unis. Si la Fed maintient une approche prudente en matière de réduction des taux, cela pourrait freiner les attentes de baisses supplémentaires au Canada.
MARCHÉS BOURSIERS
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Actions canadiennes
Après un deuxième trimestre difficile marqué par des performances en dents de scie, les actions canadiennes ont rebondi au troisième trimestre 2024, l’indice composé S&P/TSX enregistrant un rendement de 10,5 %.
Ce redressement s’explique principalement par une forte performance dans les secteurs de la finance et des matériaux de base, deux piliers du marché boursier canadien. En effet, les banques canadiennes ont bénéficié d’une réduction des inquiétudes concernant la capacité des emprunteur·ses à rembourser leurs dettes, en lien avec la baisse des taux d’intérêt. Le secteur des matériaux de base a, quant à lui, profité de la montée du prix de l’or et des métaux.
Actions américaines
Le marché américain a atteint de nouveaux sommets pour un troisième trimestre consécutif cette année. L’indice S&P 500 a enregistré un rendement de 4,5 % en dollars canadiens sur la période.
Néanmoins, ce trimestre a été marqué par une nette hausse de la volatilité. En effet, au début août, l'indice de volatilité (VIX), souvent surnommé « indice de la peur », a atteint son plus haut niveau depuis 2020. Le VIX mesure la volatilité implicite des actions américaines, en particulier celles de l'indice S&P 500, pour les 30 jours à venir. C’est-à-dire qu’il ne mesure pas la volatilité réalisée (ou historique), mais plutôt les attentes du marché sur la volatilité future, ce qui en fait un indicateur de l'incertitude ou du niveau de risque perçu par les investisseur·ses. Lorsque le VIX est élevé, cela signifie que les investisseur·ses anticipent des mouvements importants sur le marché, révélant ainsi une certaine inquiétude ou incertitude. À l'inverse, un VIX bas suggère que les investisseur·ses prévoient une période plus stable.
Dans ce cas-ci, la hausse de la volatilité observée était principalement due à la publication de données économiques américaines décevantes, en particulier les chiffres du chômage et l'activité manufacturière qui ont ravivé les craintes de récession.
Finalement, ces craintes se sont dissipées et le marché s'est redressé à mesure que la trajectoire des taux d'intérêt devenait plus claire aux États-Unis. En effet, Jérôme Powell, président de la Fed, a notamment adopté un ton résolument accommodant lors de la conférence annuelle de la Fed à Jackson Hole, laissant entendre que la banque centrale réduirait les taux lors de sa réunion de mi-septembre.
Cette annonce s’est en effet matérialisée lorsque la Fed a abaissé son taux directeur de 50 points de base en septembre. Cette décision très attendue a été bien accueillie par les investisseur·ses. Le marché américain a ainsi clôturé le trimestre sur une note positive, renforcé par une confiance accrue dans la capacité de la Fed à gérer un atterrissage en douceur de l'économie américaine.
Actions internationales et émergentes
Les résultats des actions internationales et des marchés émergents ont eux aussi été positifs, bien que les dynamiques aient varié d’une région à l’autre.
En Europe, les signes de ralentissement économique se sont intensifiés, notamment en Allemagne, où la menace d'une récession a pris de l'ampleur. L'indice des directeurs d'achat (PMI) a révélé une contraction marquée dans le secteur manufacturier, poussant la Banque centrale européenne à abaisser une nouvelle fois son taux de dépôt. Malgré tout, l'indice MSCI Europe a réussi à clôturer le trimestre avec un gain de 5,3 % en dollars canadiens grâce à la bonne performance du secteur de la finance notamment.
À contre-courant de ses homologues occidentales, la Banque du Japon a quant à elle relevé son taux directeur à 0,25 % pour la première fois depuis 2008. Cette annonce, accompagnée d’une possible nouvelle hausse et combinée aux signes de ralentissement aux États-Unis, a déclenché un vent de panique sur le marché japonais au tout début du mois d’août. En effet, les actions japonaises ont enregistré des pertes importantes le 5 août dernier, un record depuis 1987.
Malgré ces turbulences, les marchés asiatiques et émergents ont poursuivi leur tendance à la hausse, soutenus par un plan de relance économique d'une ampleur inédite en Chine, annoncé à la fin du trimestre. En effet, le gouvernement et la Banque populaire de Chine ont intensifié leurs efforts avec une combinaison de politiques fiscales et monétaires visant à soutenir le marché immobilier et à stimuler la consommation après des mois de déclin économique.
L’indice MSCI tous pays Asie-Pacifique et l’indice MSCI Marchés émergents ont clos le trimestre avec une performance respective de 7,8 % et 7,5 % en dollars canadiens.
Perspectives et risques liés aux marchés boursiers
La deuxième moitié de 2024 s'annonçait comme une période de transition marquée par une volatilité accrue. Les développements du troisième trimestre en ont été la preuve. Cette tendance devrait se poursuivre dans les mois à venir, car les investisseur·ses resteront confronté·es à un ensemble complexe de facteurs économiques et géopolitiques.
Les politiques monétaires des grandes banques centrales continueront de jouer un rôle central. En Europe, la situation économique est plus fragile. Le ralentissement en Allemagne, un des principaux moteurs de l'économie européenne, pèse sur les perspectives à moyen terme. L'inflation persiste dans certains secteurs, tandis que la croissance stagne, ce qui rend la tâche difficile pour la Banque centrale européenne qui doit naviguer entre soutien à l'économie et maîtrise des prix.
Aux États-Unis, les baisses de taux prévues par la Fed devraient soutenir la thèse d'un atterrissage en douceur pour l'économie américaine. Cependant, cet optimisme est tempéré par une partie des analystes qui estiment qu'il est peut-être déjà trop tard pour éviter une récession. Malgré la baisse de l'inflation, la question centrale reste de savoir si ces réductions de taux parviendront à stimuler suffisamment la croissance sans relancer les pressions inflationnistes.
En parallèle, les élections présidentielles américaines de novembre ajoutent une dose d’incertitudes supplémentaires. Depuis le désistement de Joe Biden en juillet, l'issue de la course à la Maison-Blanche est plus imprévisible que jamais. Ce climat politique instable pourrait amplifier les mouvements de marché à court terme, notamment en fonction des attentes concernant les politiques économiques des deux candidat·es en lice.
Enfin, les conflits géopolitiques, notamment en Europe de l'Est et au Moyen-Orient, continueront d'exercer une pression importante sur les marchés. La guerre en Ukraine et les tensions croissantes entre Israël, Gaza, le Liban et l’Iran augmentent les risques pour les investisseur·ses, en particulier dans les secteurs de l'énergie et des matières premières où des perturbations supplémentaires pourraient affecter l'approvisionnement mondial.
Conclusion
Les marchés pourraient donc rester volatils à court terme. Les investisseur·ses devront surveiller de près l'évolution des politiques monétaires, des élections américaines et de l'impact des tensions géopolitiques.
Les défis et enjeux actuels présentent à la fois des opportunités et des risques, tant à court qu'à long terme. Dans ce contexte, la gestion active joue un rôle crucial, car elle permet aux gestionnaires de portefeuille de naviguer avec souplesse entre les incertitudes immédiates et les opportunités d’investissement à long terme.
Les discussions avec un·e conseiller·ère en épargne collective ou un·e planificateur·rice financier·ère peuvent aider à ajuster votre stratégie selon vos objectifs personnels, tout en prenant en compte votre tolérance au risque. Dans une période d'incertitude, adopter une vision à long terme reste essentiel. Cela permet de prendre du recul face aux fluctuations du marché et de mieux appréhender la situation globale. Comme l'histoire l'a souvent montré, rester fidèle à une stratégie bien définie et orientée vers le long terme est souvent la meilleure approche pour atteindre vos objectifs financiers.
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