Mai 2024 - Entre tensions géopolitiques et volatilité

Les tensions entre Israël et l'Iran ont atteint de nouveaux sommets, augmentant les risques pour la région du Moyen-Orient et provoquant une augmentation de la volatilité des cours du pétrole. Aux États-Unis, l'économie a continué de croître modestement, mais des pressions inflationnistes persistantes et des données économiques mitigées ont fait craindre un maintien des taux d'intérêt élevés par la Réserve fédérale. En Europe, les élections du Parlement européen ont suscité des débats sur l'autonomie stratégique et la déconnexion de la Chine, tandis que les conflits internes concernant la migration et la sécurité énergétique ont persisté. Les marchés émergents, bien que soutenus par des baisses de taux des banques centrales et une résilience des économies développées, restent vulnérables aux chocs géopolitiques et économiques, notamment en raison des défis en Chine et de la fragmentation accrue des chaînes d'approvisionnement. Ceci dit, la Chine a lancé un ensemble de mesures pour stabiliser son marché immobilier, ce qui a renforcé les espoirs de reprise économique malgré des défis structurels importants.

Sources : Banque du Canada, Agence d'information sur l'énergie des États-Unis.

Dans ce contexte, le marché canadien a affiché une performance positive, avec l’indice S&P/TSX offrant un rendement de 2,8 % sur le mois. Ce gain est notamment le résultat de solides performances dans les secteurs de l’énergie et des matériaux, malgré une pression sur les secteurs des technologies de l’information et des soins de santé. Cette dynamique a été influencée par des attentes de réduction des taux d’intérêt par la Banque du Canada qui se sont matérialisées en ce début de mois de juin.

Le marché des obligations canadiennes a réagi positivement, l'indice des obligations universelles FTSE Canada enregistrant un rendement positif de 1,8 %. Les investisseur·ses ont réagi favorablement à l’environnement de taux d’intérêt, malgré certaines incertitudes économiques mondiales.

En mai, le marché américain a affiché une solide performance. L'indice S&P 500 a enregistré un gain de 5 % en dollars américains, soit 2,8 % en dollars canadiens, marquant une reprise significative grâce à des résultats intéressants dans les secteurs des technologies de l’information et de la consommation discrétionnaire. D’ailleurs, en ce début de mois de juin, l’indice a frappé un 25e record cette année alors que la compagnie Nvidia a atteint le club des entreprises ayant une capitalisation boursière de plus de 3 billions de dollars. L’optimisme des investisseurs a été stimulé par des données économiques meilleures que prévu et des signes éphémères de stabilisation de l’inflation à certains moments durant le mois. 

À l’instar des marchés nord-américains, le marché européen a obtenu de bons rendements. L’indice MSCI Europe a enregistré un rendement de 3,2 % en devises locales et de 4,2 % en dollars canadiens. Cette performance positive a été principalement portée par les secteurs des services financiers et des produits industriels. En revanche, le secteur de l’énergie a affiché des performances négatives, impacté par la volatilité des prix du pétrole et les incertitudes géopolitiques. Les marchés européens ont bénéficié d'une stabilisation économique et d'anticipations de baisse des taux d'intérêt.

En mai, l’Asie a connu une performance positive, mais moindre que l’Europe et l’Amérique du Nord. L'indice MSCI tous pays Asie Pacifique a enregistré un rendement de 1,3 % en devises locales, soutenu par le Japon, Taïwan et la Chine. Cette dernière a bénéficié de signes de reprise économique, notamment une augmentation des exportations et des importations tandis que le marché japonais a plutôt été stimulé par une forte demande intérieure. De son côté, Taïwan a enregistré une bonne performance grâce à ses exportations technologiques. Converti en dollars canadiens, le rendement pour la période a été de 0,9 %.

Les marchés émergents ont obtenu une performance plus modeste par rapport aux marchés développés, reflétant les défis économiques et politiques persistants dans plusieurs pays. Ainsi, l'indice MSCI Marchés émergents a enregistré un rendement de 0,5 % en devises locales et de -0,2 % en dollars canadiens. La croissance économique en Chine a été un facteur clé de la performance, mais une vague massive d’investisseur·ses se retirant des marchés, des valorisations élevées et des instabilités géopolitiques ont pesé sur d'autres marchés comme l’Arabie saoudite, l’Indonésie, les Philippines et la Corée du Sud. D’un point de vue sectoriel, le secteur des technologies de l’information a été un des principaux contributeurs positifs. Des gains importants ont été enregistrés dans les entreprises de semi-conducteurs et des technologies en Chine et à Taïwan grâce à une demande robuste pour les produits technologiques et les innovations dans le domaine de l’intelligence artificielle.