Sommaire
L’année 2024 a débuté sur une note positive pour les marchés boursiers mondiaux. Tous les principaux indices ont enregistré des gains, prolongeant ainsi la forte performance des mois de novembre et décembre 2023. Les marchés développés ont une fois de plus bénéficié de l’enthousiasme entourant l’intelligence artificielle (IA), de la solidité de l’économie américaine, et des anticipations de politiques monétaires plus accommodantes des principales banques centrales mondiales pour 2024. Les marchés émergents ont également rebondi après un mois de janvier plus difficile, étant soutenus par la reprise des actions chinoises en février, mais aussi de l’engouement pour l’IA.
Dans l’ensemble, les investisseur·ses continuent d’anticiper plusieurs coupures de taux de la part des principales banques centrales grâce à des données inflationnistes en baisse. Lors de sa dernière réunion, la Réserve fédérale américaine (Fed) a notamment réaffirmé qu’elle envisageait toujours trois baisses de taux de 25 points de base chacune, soit une réduction cumulée de 0,75 % en 2024, selon les prévisions des membres du Federal Open Market Committee (FOMC), le comité en charge d’établir la politique monétaire de la Fed. De son côté, la Banque nationale suisse a décidé de diminuer son taux directeur, devenant ainsi la première des grandes banques centrales occidentales à ajuster sa politique monétaire depuis le début du resserrement monétaire débuté en 2021.
Variation T1-2024 |
Variation 1 an |
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Indices (%) | ||
Obligations canadiennes | ||
Obligations universelles FTSE Canada | ||
Obligations universelles FTSE Canada | -1,2 ▼ | 2,1 ▲ |
Actions canadiennes | ||
S&P/TSX Composite | ||
S&P/ TSX Composite | 6,6 ▲ | 14,0 ▲ |
Actions américaines ($ CA) | ||
S&P 500 | ||
S&P 500 | 13,5 ▲ | 29,9 ▲ |
Actions internationales ($ CA) | ||
MSCI Asie Pacifique (tous pays) | ||
MSCI Asie Pacifique (tous pays) | 7,9 ▲ | 12,1 ▲ |
MSCI Europe | ||
MSCI Europe | 8,2 ▲ | 14,8 ▲ |
MSCI Monde (ex. Canada) | ||
MSCI Monde (ex. Canada) | 12,0 ▲ | 26,0 ▲ |
MSCI Marchés émergents | ||
MSCI Marchés émergents | 5,1 ▲ | 8,6 ▲ |
Sources : FTSE International Limited, S&P Dow Jones Indices LLC et MSCI Inc.
Fermeture 31-03-24 |
Variation T1-24 |
Variation 1 an |
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Taux d'interêt au Canada (%) | |||
Taux directeur | |||
Taux directeur | 5,00 | 0,00 ▲ | 0,50 ▲ |
Produits de base ($ US) | |||
Pétrole (WTI) | |||
Pétrole (WTI) | 83,96 $ | 16,8 % ▲ | 10,9 % ▲ |
Devises | |||
EUR/CAD | |||
EUR/CAD | 1,46 | 0,0 % ▲ | -0,5 % ▼ |
JPY/CAD | |||
JPY/CAD | 0,01 | -4,4 % ▼ | -12,9 % ▼ |
USD/CAD | |||
USD/CAD | 1,36 | 2,4 % ▲ | 0,1 % ▲ |
Sources : Banque du Canada, Agence d'information sur l'énergie des États-Unis.
Rendements nets de frais au 31 mars 2024 (%)
Source : Trust Banque Nationale.
Titres à revenu fixe
Revenu fixe canadien
À la fin de l’année dernière, les taux obligataires ont rapidement diminué tandis que le marché anticipait des baisses de taux agressives à partir de mars 2024. Ces baisses avaient entraîné la hausse du prix des obligations et le marché des titres à revenus fixes canadiens avait ainsi clôturé l’année 2023 de manière remarquable.
Cependant, les progrès sur le plan de l’inflation n’ont pas été suffisamment convaincants pour justifier des baisses de taux aussi rapides et agressives que préalablement anticipé. Aux États-Unis, par exemple, l’inflation ralentit, mais l’économie demeure robuste, et cette vigueur retarde l’atteinte de la cible d’inflation. En effet, les derniers chiffres indiquent un léger rebond de l’inflation à 3,2 % d’une année à l’autre en février tandis que l’objectif d’inflation de la Fed est de 2 %. Les investisseur·ses ont donc modéré leurs ardeurs depuis le début de l’année. En date du 31 mars 2024, les prévisions affichent désormais des réductions de taux à partir de juin.
Au Canada spécifiquement, les investisseur·ses ont également revu leurs anticipations à la baisse. Bien que l’inflation ait diminué pour le deuxième mois consécutif en février, l’économie canadienne a surpris par sa résilience en ce début d’année. En effet, les données économiques ont révélé une croissance de 0,6 % en janvier, le taux le plus élevé en un an. Statistique Canada a souligné que cette augmentation était en partie attribuable à la résolution des grèves dans le secteur public au Québec, survenues en novembre et décembre.
Ce nouveau réajustement des attentes a entraîné un léger rehaussement de la courbe des taux au Canada au 1er trimestre de 2024. En conséquence, le marché obligataire canadien a clôturé la période avec un rendement de -1,2 % selon l’indice des obligations universelles FTSE Canada.
Perspectives
La clé pour le marché obligataire canadien demeure donc l’évolution de l’inflation et la fréquence des baisses de taux ainsi que leur ampleur. Au Canada, les derniers chiffres indiquent une inflation à 2,8 % sur un an, soit à l’intérieur de la fourchette cible de la Banque du Canada située entre 1 % et 3 %. En revanche, la part1 de l’inflation provenant des services reste élevée. Celle-ci est plus difficile à ramener sous la cible en raison de sa corrélation avec les salaires.
La Banque du Canada n’a pas encore fourni d’indications claires concernant l’horizon et l’amplitude des potentielles réductions de taux. Il reste donc à voir si les anticipations du marché seront alignées avec ses actions. Une chose est sûre, les titres à revenu fixe offrent une protection grandissante advenant une récession et un repli des marchés boursiers.
MARCHÉS BOURSIERS
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Actions canadiennes
Le marché boursier canadien a clôturé le premier trimestre de l’année sur un nouveau record historique, affichant un rendement de 6,6 %, selon l’indice composé S&P/TSX. Cette performance est largement due à la forte augmentation du secteur de l’énergie, après avoir traîné de la patte tout au long de l’année 2023, en raison de la hausse du prix du pétrole tout au long du trimestre suite au contrôle de l’offre par l’OPEP+. La croissance surprise de l’économie canadienne a également été bénéfique pour le marché boursier.
Actions américaines
Le premier trimestre de l’année s’est achevé avec pas moins de 22 sommets historiques pour l’indice S&P 500 sur la période et un rendement 13,5 % en dollars canadiens. Cette performance, que l’on peut qualifier d’exceptionnelle, a une fois de plus été alimentée par les espoirs que la Fed serait en mesure, voire en train, de réaliser un atterrissage en douceur de l’économie américaine.
À défaut de pouvoir illustrer la probabilité qu’un atterrissage en douceur se réalise aux États-Unis, nous pouvons illustrer la perception générale du risque de récession dans l’économie américaine. Le graphique ci-dessous représente l’évolution de la probabilité médiane de récession aux États-Unis, c’est-à-dire la probabilité que l’économie américaine entre en récession dans les 12 prochains mois selon un consensus d’expert·es économiques, d’analystes et d’institutions financières. Au 31 mars, l’indice indiquait qu’il y avait 35 % de chances que l’économie américaine entre en récession, contre près de 65 % un an auparavant. Cette baisse du risque de récession reflète bien l’optimiste du marché vis-à-vis de l’économie.
Les intervenant·es du marché ne sont pas les seuls à être positifs. L’Indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan est également en hausse. Celui-ci mesure à quel point les consommateur·trices américains se sentent optimistes quant à l’état de l’économie. Après avoir atteint un creux historique en 2022, lors de la campagne de resserrement agressive des conditions monétaires, les dernières données indiquent un sommet depuis près de 3 ans.
Plusieurs facteurs contribuent à ce regain d’optimisme : un taux d’emploi robuste aux États-Unis, la baisse de l’inflation qui donne un répit à la Fed et qui lui permet de se focaliser sur la croissance, ainsi que l’enthousiasme toujours aussi important pour l’intelligence artificielle.
Actions internationales et émergentes
Les actions internationales et les marchés émergents n’étaient pas en reste et ont eux aussi affiché des résultats positifs.
Comme pour les marchés nord-américains, les actions européennes ont été stimulées par les anticipations d’une baisse des taux d’intérêt par la Banque centrale européenne à partir de juin. En Allemagne, par exemple, la confiance des investisseur·ses dans les perspectives économiques du pays a même atteint, en mars, son plus haut niveau en plus de deux ans. De plus, la vague d’engouement pour l’IA et les médicaments pour la perte de poids (GLP-1) a également propulsé à la hausse certaines entreprises européennes, ce qui a contribué à cette tendance positive. L’indice MSCI Europe a clôturé le trimestre avec une performance de 8,2 % en dollars canadiens.
À contre-courant des banques centrales occidentales, la Banque du Japon a augmenté ses taux d’intérêt pour la première fois en 17 ans, mettant fin à sa politique de taux d’intérêt négatifs. Ce revirement de situation s’explique par une inflation dépassant la cible fixée et par la solidité des salaires. Au Japon, cette inflation est perçue comme un signe positif, indiquant une reprise de la croissance après des années de déflation ou d’inflation modérée. Cette tendance a contribué à la performance positive de l’indice MSCI tous pays Asie-Pacifique, qui a enregistré un rendement de 7,9 % en dollars canadiens, avec le marché japonais comme principal contributeur représentant à lui seul plus de la moitié des gains.
En ce qui concerne les marchés émergents, la bonne performance de Taïwan, en raison de sa forte exposition au secteur des technologies de l’information, s’est également reflétée dans le rendement de l’indice MSCI Marchés émergent qui a affiché un rendement de 5,1 % en dollars canadiens.
Perspectives et risques liés aux marchés boursiers
L’année 2024 a démarré en force, portée par des attentes de plus en plus optimistes. Pourtant, il y a un an, le consensus était assez clair : un ralentissement économique, voire une récession mondiale, semblait inévitable. La nature humaine nous pousse souvent à nous concentrer sur les événements récents, mais un revirement de situation n’est pas impossible. Il est indéniable qu’il existe de nombreux risques à surveiller.
Aux États-Unis, par exemple, bien que la probabilité d’une récession ait diminué, elle n’est pas nulle. Les effets retardés des hausses de taux et la persistance de certains signes de récession, comme l’inversion de la courbe des taux d’intérêt, demeurent des éléments importants à prendre en considération. Les élections à l’automne ajoutent une couche supplémentaire d’incertitudes, avec des implications potentielles pour les politiques économiques dans un pays politiquement divisé.
Le poids de l’endettement massif des gouvernements exerce également une pression sur l’économie mondiale, alimentant les craintes de ralentissement économique et de volatilité financière, tandis que les conflits géopolitiques persistent. Les prochaines données sur l’inflation et la possibilité d’un abaissement des taux d’intérêt plus tard que prévu seront aussi des éléments majeurs dans le déroulement des prochains mois.
Conclusion
Les multiples enjeux et incertitudes évoqués précédemment expliquent en partie pourquoi le prix de l’or a atteint un nouveau sommet à la fin du premier trimestre. En effet, l’or est à la fois considéré comme une protection contre l’inflation, mais également comme une valeur refuge.
Dans ce contexte où les attentes semblent fluctuer rapidement et parfois de manière contradictoire, maintenir une vision à long terme peut s’avérer ardu. Pourtant, c’est précisément en ces moments qu’une telle perspective revêt une importance capitale.
Les Fonds FÉRIQUE sont gérés avec une perspective à long terme et se concentrent sur des entreprises qui ne dépendent pas d’une conjoncture particulière telle que des baisses de taux ou des élections. Les gestionnaires de fonds intègrent divers scénarios dans leurs évaluations des entreprises et construisent des portefeuilles bien diversifiés capables de croître sur une variété de cycles de marché.
En fin de compte, alors que les défis économiques et géopolitiques continuent de se présenter, une approche d’investissement réfléchie et à long terme reste essentielle pour naviguer avec succès à travers les turbulences du marché et maintenir une stabilité financière sur le long terme.
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